Ebensee, à 90 km au sud de Linz, est un des kommandos dépendant de Mauthausen.
C’est un camp tout aussi dur que les autres, et les morts s’accumulent, du fait des mauvais traitements, des maladies, et parce que sont dirigés vers Ebensee les déportés évacués de plusieurs autres camps.
Il n’y a que le chiffre des morts quotidiens qui monte, terrible, progressif. Nous en étions à 200 par jour. Il va atteindre 300, et même un jour, 375. Le crématoire ne peut plus y suffire. (…) Le camp tout entier n’est plus qu’une machine, une gigantesque machine à mourir de faim.
(Jean Lafitte, Ceux qui vivent, éd. Hier et Aujourd’hui, 1947, cité par Jean Varnoux)
Suite à l’avancée de l’armée américaine, Gantz, le chef de camp, décide de tuer tous les détenus en utilisant la même méthode que Ludolf, c’est-à-dire en les enfermant dans une galerie minée. Mais un sous-officier de la Luftwaffe, non-nazi et ayant entretenu de bonnes relations avec certains détenus, les prévient: il leur recommande de refuser d’aller dans les galeries. Gantz réunit les détenus du camp le 5 mai, leur intimant l’ordre de se rendre à l’intérieur d’une galerie. Les détenus refusent unanimement de lui obéir. Surpris par cette attitude des détenus, Gantz cède.
L’arrivée de l’armée américaine est imminente: les S.S fuient.
Tous les S.S. et les nazis quittèrent définitivement le camp vers midi, après avoir hissé le drapeau blanc. L’après midi de ce 5 mai laisse un souvenir horrible : les « règlements de comptes » firent couler beaucoup de sang.
Dimanche 6 mai, l’armée américaine arrive vers 14 heures en criant : « la guerre est finie, vous êtes libres ». La Résistance du camp décide de créer un « Comité national » pour diriger le camp.
Durant la nuit du 7 mai, les Russes détruisent tout ce qui a un lien avec les nazis.
Le 7 mai, les américains distribuent des denrées aux détenus. Le Comité national décide, le lendemain, de créer des commissions afin d’administrer le camp. Jean Varnoux est nommé à la commission « éducation ». Il donne également des messes, disposant désormais d’un block transformé en chapelle.
Le 18 mai, Jean Varnoux quitte définitivement Ebensee. Il arrive à St-Junien le 28 mai, après un long voyage durant lequel il fut très malade.
Entrée du camp et baraques, après la guerre
Entrée d’un des 15 tunnels construits par les déportés
Prisonniers affamés (1945, photographiés par les forces US)
Prisonniers, probablement juste après la libération du camp
Usine souterraine avec machines prêtes à fonctionner (1949)